Attention aux jeux dangereux !

Publié le par MClaude

 

Huile sur toile - Jules-René HERVE (1887-1981)

Angers. — Ou lit dans le Journal de Maine-et-Loire :

Hier dimanche, vers onze heures , une bande de petits garçons était à jouer sur les bords presqu'inondés encore du fossé qui coule derrière l'Abattoir. Le pied glisse à l'un d'eux, âgé de six ans à peine , et il tombe dans l'eau , qui a plus de profondeur que le petit imprudent n'a de hauteur. Les camarades appellent au secours: un homme d'une taille élevée , en costume d'ouvrier , accourt , et retire l'enfant du fossé. Mais comme celui-ci était resté submergé quelques minutes , il était déjà privé de sentiment et tout violet. On le roule sur l'herbe pour tâcher de le rendre à la vie.

Plusieurs promeneurs, près d'entrer dans le bac de passage, aperçoivent cette scène; ils arrivent à la hâte, et l'un d'eux, lieutenant au 2e léger, saisit l'enfant, lui frotte les côtés et lui ouvre la bouche pour le faire respirer, en introduisant le doigt entre ses dents. Au bout de quelques instants, le petit noyé ouvre les yeux , contracte les mâchoires au point de mordre assez vivement son sauveur, et pousse un cri. On le porte à l'abattoir pour le réchauffer après l'avoir ranimé.

Nous avons cru que cette anecdote que l'on vient de nous raconter aurait quelqu'intérêt à être connue: d'abord parce qu'elle indique le moyen le plus simple de faire revenir les noyés de l'asphyxie. Ensuite elle servira de leçon salutaire aux parents qui laissent errer, sans surveillance, leurs enfants au bord de la rivière.

l’Echo Saumurois du 28 Avril 1853

Publié dans Chroniques, ANGERS

Commenter cet article