ATTIBERT

Publié le par MClaude

ATTIBERT François – Ouvrier Ardoisier

ATTIBERT ou ATHIBERT
Dans les articles de presse et rapports de condamnation, il est connu sous le nom de ATTIBERT. Il est enregistré ATHIBERT dans les actes de naissances et de décès.
 
 
 

(Inscrit « ATHIBERT en marge de l’acte n° 197-vue 162)
Né à Trélazé le 13 décembre 1824 à une heure du matin au lieu-dit Malaquais. Fils de François ATHIBERT âgé de 26 ans, ouvrier de carrière et de Françoise, Jeanne DEMAZIERE. Déclaration faite en présence de son oncle, René ATHIBERT, 28 ans, agriculteur à Saint-Barthélémy d’Anjou et de Marin LE BRETON, 26 ans, tailleur d’ardoises.
 
« La République démocratique et sociale est proclamée. En avant ! »
Ces mots sont attribués à un ardoisier trélazéen de 30 ans, « cheveux et sourcils châtains, front haut, yeux bleus, nez aquilin », François Attibert. Avec son collègue « perreyeux », Jean-Marie Secrétain, un Angevin de 32 ans, il a pris la tête d’une émeute de plus de 600 ouvriers, partie de Trélazé et des Ponts-de-Cé pour marcher sur Angers.
 
Emeutes de Marianne du 28/08/1855 - http://1851.fr/apres/marianne_angers/
 
L’ECHO DE L'OUEST (mardi 28 Août 1855)
Angers, lundi, 8 heures du malin.
" Une tentative de soulèvement a eu lieu cette nuit, de la part des ouvriers carriers de Trélazé. L'autorité avait été prévenue, depuis plusieurs jours, par des rumeurs répandues à Angers et dans les environs, qu'il se préparait un mouvement parmi les ouvriers. Des avis positifs lui parvinrent hier au soir et en particulier sur l'animation extraordinaire, accompagnée de propos violents, qu'on avait surtout remarquée chez les carriers, dans le courant de la journée, à l'Assemblée de Saint-Barthélémy, à une demi-lieue de Trélazé et à une lieue et demie d'Angers.
Dès dix heures, la Préfecture donnait des ordres à la gendarmerie et à la troupe pour qu'immédiatement elles prissent leurs dispositions pour la nuit et se tinssent prêtes à tout événement.
Vers quatre heures du matin, un attroupement d'ouvriers carriers, venant de Trélazé et dont le nombre pouvait s'élever, nous a-t-on dit, à environ 500 est arrivé au faubourg Bressigny et s'est arrêté devant le pont du chemin de fer. Ils étaient armés de bâtons, de haches et de toutes sortes
d'instruments ; plusieurs avaient des baïonnettes au bout de leurs bâtons, et quelques-uns des fusils. Délibéraient-ils sur ce qu'ils voulaient faire, ou attendaient-ils, soit un signal, soit des auxiliaires de l'intérieur de la ville, toujours est-il que, pendant leur station, les autorités du département et de la ville, M. le Préfet, M. le Général commandant de département, M. le Secrétaire Général de la Préfecture, etc... ont eu le temps d'être prévenus et de se porter sur les lieux, avec la gendarmerie et la troupe.
Les pourparlers avec les émeutiers n'ayant mené à rien et l'un d'eux ayant dit « Nous demandons seulement que vous nous laissiez faire » On les a engagés à se rendre au Champ-de-Mars, 150 à peu près ont obtempéré à cette invitation. La troupe a procédé en même temps à l'arrestation des meneurs et de ceux qui étaient armés. Nous ne connaissons pas exactement le nombre des arrestations qui. d'ailleurs, se continuent au moment où nous écrivons. Elles s'élèvent déjà, dit-on, à une centaine. Une capture importante a été faite ; on a arrêté sur la route de Trélazé une voiture conduisant de la poudre et des munitions.
La ville est tranquille et les arrestations s'opèrent sans résistance de la part des ouvriers."
 
Après sa condamnation à 4 ans de bagne, il fut déporté à l’Ile du Diable (Guyanne) d’où il s’évada en 1856. Il regagna Trélazé en 1859.

François ATTIBERT est décédé à l’âge de 41 ans à Trélazé, au lieu-dit Malaquais, le 7 Août 1866 à 10 heures du soir (Il est bien écrit « ATHIBERT » dans son acte de décès (n° 166- vue 98).
 
 
Sources :
Archives départementales de Maine et Loire – Trélazé

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